Les travaux de recherche peuvent durer pendant des années et les résultats peuvent prendre encore plus de temps à mettre en œuvre avant de faire une différence pour les enfants au chevet ou en clinique. Mais de temps en temps, une idée novatrice conduit à une étude si efficace, avec des résultats si positifs sur la pratique de la médecine, qu’elle commence à améliorer les soins aux patients avant même sa publication.
Mais de temps en temps, une idée novatrice conduit à une étude si efficace, avec des résultats si positifs sur la pratique de la médecine, qu’elle commence à améliorer les soins aux patients avant même sa publication.
C’est exactement ce qui s’est passé lorsque Dre Victoria Gelt, résidente du CHEO, s’est adressée à la Dre Catherine Pound, pédiatre au CHEO et professeure adjointe à l’Université d’Ottawa. Dans le cadre de son travail avec des patients souffrant d’asthme, Dre Gelt a remarqué que le processus existant pour les enfants qui souffrent d’asthme sévère et qui sont sevrés de leur Ventolin entraînait des séjours plus longs à l’hôpital. Le Ventolin est utilisé pour détendre les muscles dans les petites parois des voies respiratoires des poumons, en les aidant à ouvrir pour faciliter la respiration.
Dre Gelt a suggéré que les infirmières, qui étaient déjà responsables de noter lorsqu’un enfant pouvait commencer à être sevré du médicament, devraient avoir un rôle plus actif. Ensemble, ils ont évalué le protocole existant où les infirmières pouvaient appeler le résident à tout moment pour lui dire qu’un patient était prêt à être sevré. Par exemple, si cela devait se produire au milieu de la nuit, le résident pourrait être occupé avec des cas de priorité plus élevée et le patient devrait alors attendre.
Avec l’aide du respirologue, le Dr Tom Kovesi, ils ont conçu un nouveau système pour fonctionner dans le cadre des meilleures pratiques du CHEO. L’étude de deux ans portait sur les unités médicales, où les enfants souffrant d’asthme grave passent la nuit en observation. Le personnel infirmier a été formé à utiliser la mesure d’évaluation respiratoire pédiatrique (PRAM) conçue pour évaluer l’asthme. Les scores PRAM impliquent l’évaluation de marqueurs neutres et mesurables comme le rythme respiratoire du patient. Un score PRAM de moins de trois signifie qu’un patient peut être sevré de son médicament, un score de trois à sept signifie qu’il doit continuer à prendre le Ventolin prescrit et un score de plus de sept signifie que des doses supplémentaires de médicaments sont nécessaires.
« La beauté de ce système est qu’il est simple et facile à appliquer », explique Dre Pound. « C’est très objectif, et la seule chose qui doit être enseignée au personnel infirmier est de savoir comment utiliser le PRAM. Le reste est basé sur les connaissances qu’ils ont déjà. »
Les médecins voient toujours les patients au cours de leurs rondes quotidiennes, ou aussi souvent qu’ils estiment nécessaires. Le personnel infirmier surveille l’enfant pendant son séjour et adapte la dose de Ventolin selon les besoins en fonction du score PRAM. Lorsque l’enfant a été sevré et ne nécessite plus que deux inhalations toutes les quatre heures (la recette magique), il est prêt à retourner à la maison et les médecins peuvent signer les papiers de sortie d’hôpital. « L’une des plus grandes considérations dans cette étude était la sécurité. Nous avons constaté qu’il n’y avait absolument aucune différence sur le plan de la sécurité, que le personnel infirmier ou un médecin effectue le sevrage de l’enfant », explique Dre Pound. « Maintenant, nous avons une façon d’évaluer l’asthme d’une manière neutre et mesurable. Les soins de l’asthme au CHEO sont devenus très standardisés ».
Qu’est-ce que cela signifie pour les patients? Les résultats de l’étude ont montré une diminution de 18 % de la durée du séjour pour les enfants dont les infirmiers ont utilisé ce système. La direction du CHEO a reconnu que cette étude a conduit à un scénario idéal dans lequel tout le monde gagne. Les soins aux asthmatiques sont améliorés, le personnel infirmier est autonome, les enfants et leurs familles rentrent chez eux plus rapidement et les résidents peuvent se concentrer sur les patients à risque élevé. C’est un exemple parfait du modèle « du banc d’essai au chevet du malade » ou du modèle « de la recherche à la clinique » qui améliore constamment les soins aux patients et auquel les familles peuvent s’attendre au CHEO.